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Omar Khayyâm ( mort en 1132)
Mathématicien et
astronome, il a laissé un célèbre traité d'algèbre et collaboré à la réforme du calendrier iranien.
Poète iranien le plus célèbre seulement depuis le XIXe siècle, ses quatrains affirment
un pessimisme et un scepticisme peu en accord avec l'Islam
Le cercle où se place notre venue et notre départ,
Ne laisse voir ni principe ni terme.
Nul ne saurait dire, en ce monde, au juste
D'où il vient, où il va.
O toi qui es venu plein d'ardeur du monde de l'esprit,
Toi qui t'interroges, perplexe, sur les chiffres cinq,
quatre, six et sept,
Bois, car tu ne sais d'où tu viens,
Livre-toi au plaisir, car tu ne sais où tu vas.
Le bien
et le mal qui entrent dans la nature humaine,
Les joies et les peines qui sont notre lot,
N'en
rends point le destin responsable, car en toute raison
Le destin est mille fois plus infortuné que toi.
Ces océans de vertu et de science,
Ces flambeaux illuminant l'assemblée des parfaits,
N'ont
pourtant point trouvé d'issue hors cette nuit ténébreuse.
Ils ont
raconté une histoire, et puis se sont endormis.
O
produit des quatre éléments et des sept cieux,
Toi
qui brûles de percer le mystère des chiffres sept et quatre,
Bois
donc. Plus de mille fois je t'ai dit
Qu'il n'y
a pas d'espoir de retour et qu'une fois parti, tu seras bien parti.