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                        Firdousi

Son "Livre des Rois (Châh-Nâmè) "compte parmi les meilleures épopées de tous les temps. En plus de 50 000 distiques , il relate les fastes de l'antique Iran jusqu'à l'invasion arabe du VIIe siècle de notre ère. Cet immense poème servit de modèle épique en langue persane; il fut traduit en arabe et en turc.
Il eut un rôle considérable pour le développement de l'identité et de la langue  perse.
Ce poète a prouvé sa puissance par sa probité dans l'utilisation de ses sources, son habileté à décrire les spectacles de la nature, les épisodes guerriers et héroïques, par les idées et exhortations morales qu'il mêle à ses narrations; il montre sa maîtrise dans la claire expression des idées, la simplicité de son style et de son vocabulaire qui restent des modèles.


 
               PREMIÈRE  GUERRE  DE  ROSTAM  CONTRE  AFRASYAB


II lança son cheval, Rakch au sabot d'airain;
des trompettes jaillit un sourd mugissement;
rugissant, il alla vers l'armée du Touran,
jetant son cri, ce lion, refuge de ses troupes;
et lorsque Afrasyâb l'aperçut dans la plaine,
ce jeune adolescent le remplit de surprise;
et à ses preux il demanda : « Qu'est ce dragon
qui de cette façon s'est sauvé de ses liens?
comment se nomme-t-il? je ne sais; qui est^il? »
Un preux dit : « C'est le fils de Destân fils de Sâm;
il se nomme Rostam; il est très altier;
en guerre, impétueux comme l'onde et le feu;
vois-tu? il vient, muni de la massue de Sâm;
il est jeune, et il vient en quête de renom. »
Afrasyâb avança sur le front de l'armée,
à l'instar d'une nef soulevée par le flot.
Lorsque Rostam le vit, il pressa son cheval,
sa pesante massue posée sur son épaule;
puis, étant parvenu à petite distance,
à sa selle il pendit cette massue pesante.
Et lorsque Afrasyâb le vit agir ainsi,
il étendit le bras et dégaina son glaive;
il lutta quelque temps contre le fils de Zâl;
or celui-ci, levant la main, se redressant,
saisit le lien du ceinturon d'Afrasyâb
et de sa selle en bois de charme l'enleva;
il voulait l'amener devant le roi Cobâd
et rendre inoublié son premier jour de guerre;
sous le poids d'Afrasyâb et sous la main du preux,
le lien du ceinturon ne put se maintenir :
il rompit; Afrasyâb, la tête la première,
tomba; ses preux autour de lui formèrent cercle;
le ceinturon resta dans la main de Rostam;
de l'autre il lui avait enlevé diadème.
Étant désarçonné, le général des Turcs se mit en selle sur un destrier rapide;
ce fut alors qu'il prit la route du désert
abandonnant l'armée pour préserver sa vie;
il demeura sept jours durant, près de l'Oxus;

au huitième, furieux, triste, il se prépara

et des bords de l'Oxus il revint chez Pécheng,
la bouche emplie de mots, réduit à l'impuissance;
et il dit à Pécheng :
« O illustre monarque! tu as fait une faute en déclarant la guerre. »