En Orient, le tapis a toujours rempli une double fonction, à la fois pratique et symbolique.
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Il constitue en effet un espace magique où les bordures représentent les éléments terrestres et humains, |
érigés en défenseurs du champ, représentant l'univers et le divin. |
Le champ d'un tapis symbolise indiscutablement le caractère indéfini de la figure divine, présent dans plusieurs religions mais qui, dans la religion musulmane, est un concept essentiel. Allah est partout, en tous lieux, et le champ du tapis, formé de points infinis, représente précisément cette idée.
Tout comme chaque dessin, le tapis peut donc être le médiateur entre Dieu et les fidèles, et la multiplication
d'éléments modulaires dans le champ rend graphiquement
l'idée de ce concept d'ubiquité du centre.
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Les
symboles qui apparaissent autour de cet espace représentant
symboliquement le divin ne sont rien d'autre que les
intermédiaires qui vont favoriser l'élévation du
fidèle en le plongeant dans un univers paradisiaque en contact
avec la divinité,
et cela même lorsqu'ils reproduisent fidèlement et
simplement des éléments naturels.
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Évidemment,
cet espace sacré doit être restreint et ne pas être
souillé par la sphère profane. C'est dans ce but que l'on a créé les bordures. Les motifs, très divers mais désormais bien répertoriés, qui les habitent sont toujours et de façon
obsessionnelle répétés à l'identique sur
tout le périmètre du tapis. C'est là une simple
mais efficace façon symbolique
de rappeler la petitesse, la fragilité et le lent, inexorable et
éphémère parcours de l'homme par rapport à l'infini divin.
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