Tapis de Tradition               TRAD

         


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La base des symboles qui peuplent les tapis proviennent  du chamanisme, qui considérait les forces de la nature comme le siège du bien et du mal.
Dans la pratique, le lien entre l'homme et le dieu se faisait par l'entremise d'un chaman, unique interprète de la volonté divine, dévoilée par une lecture complexe de signes et de symboles.
L'homme avait besoin de ce recours pour suppléer à son ignorance, établir un contact - en toute conscience de son infériorité - avec les forces surnaturelles qui régissaient son existence.
Le compôrtement religieux du chaman est la « transe » : bonds, cris,  gesticulations,  tremblements, l’ensemble étant en général suivi d’une chute dans l’inertie ; il varie avec chaque chamane et, pour chacun, d’une séance à l’autre.
Le chaman est alors au contact direct avec des êtres surnaturels ou esprits et assure alors de multiples fonctions jugées indispensables à la vie de la communauté
 :  chance à la chasse, fécondité des êtres naturels,’appel de la pluie, divination,  cure, envoi de certaines maladies, relations avec les morts

Mircea Eliade a proposé en 1951 de voir dans le chamanisme l’expérience religieuse à l’état brut (reposant sur l’idée de montée au ciel grâce à un axe du monde) et de le définir comme une technique extatique, compatible avec toutes sortes de croyances.

La Sibérie est l'un des foyers les plus importants du chamanisme, chamanisme de chasse comme échange avec la surnature nourricière, chamanisme d'élevage, comme contrat avec les morts.
Le passage de l’un à l’autre bascule l’ordre du monde, qui passe
-de l’axe horizontal (la surnature du chasseur est contenue dans la forêt coupée de voies d’eau, deux milieux conçus en épaisseur, l’arbre étant un des racines à la cime, le fleuve un de la source à l’embouchure)
- à l’axe vertical ; le pôle supérieur s’étire de la cime de l’arbre à la montagne, puis confine au ciel, tandis que l’inférieur plonge sous terre (préparant le terrain pour l’irruption, sous l’influence des religions instituées, de dieux et de démons qui viendront se situer respectivement tout en haut et tout en bas).
L’orientation des « voyages » du chamane, désormais ascension ou descente, reflète cette verticalisation.
En même temps change aussi l’attitude chamanique
 : à la séduction et à la ruse à l’égard des esprits animaux partenaires succèdent la vénération et la louange à l’égard des esprits ancestraux ou, au contraire, la consolation, le marchandage ou la tromperie à l’égard des esprits des morts irréguliers.
L’humanisation des esprits auxquels s’adresse le chamane se traduit par le développement du langage dans le rituel, au détriment du mime.
Sur les tapis, les figurations des divers arbres, colonnes, hommes mêmes, les vues en coupe et de dessus traduisent cet accès à la verticalité.
 Les innombrables religions de l’Asie  se sont lentement et très progressivement formées sur la base des  diverses cultures chamaniques . Elles constituent les bases théoriques des  décorations des tapis, avec une influence forte  du bouddhisme et de l’Islam , en particulier,  sa croyance en une divinité non représentable et indéfinissable,.