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Une histoire des tapis
4) Les Sassanides et le fabuleux tapis de Chosroes 1er |
De ce long silence après le tapis de Pazyzyk , il ne reste que quelques témoignages gravés dans la pierre, de petits fragments de tapis trouvés dans les tombes d’Egypte et d’Asie centrale du IIIè et VIè siècle de notre ère trouvés au début du XXè siècle et des descriptions d’auteurs de l’époque, dont celle du tapis du roi Chosroès 1er ( 531- 579). |
Le roi: Monté sur le trône de Perse en 531, le roi Chosroès 1er, dit le juste, inquiet des ambitions de l‘empereur romain Justinien, profite de ce que celui-ci est occupé en occident pour envahir ses territoires de Syrie, d’Arménie et de Mésopotamie. En 562, Justinien doit s’incliner et signer avec lui une paix de 50 ans. Chosroès était connu pour sa sagesse, sa beauté , son amour de la chasse et des objets précieux. On raconte que lorsque les froids hivernaux l’empêchaient de chasser, il sombrait dans la tristesse, et il retournait son affliction contre son peuple. |
Le Baharestan: C’est pour lui rendre son
entrain qu’on lui offrit le fabuleux Baharestan, immortalisé dans la légende
sous le nom de « Printemps de Chosroès ».
Ce tapis se trouvait dans la grande salle des audiences royales du palais de Ctésiphon, capitale des rois sassanides. Imaginez les murs tapissés de tissus de soie, dont les scènes de chasse ou de combats avec les bêtes sauvages servent à glorifier le roi et par terre, ce tapis carré de 25 m de côté, d’après les chroniqueurs de l’époque en laine et soie mélanges de fils d’or et d’argent. Ce tapis a été le plus prodigieux tapis de toute l’histoire de l’orient. Il évoquait un grand jardin, symbole du paradis terrestre, divisé par des canaux d’irrigation, en carrés d’arbres fruitiers, de parterres de fleurs, de champs de blé, le tout rehaussé de perles, d’émeraudes et de rubis suggérant les fruits et les fleurs en boutons. Des cristaux de roche apportaient leur scintillement dans l’eau courante des canaux, de grandes émeraudes renforçaient le vert des gazons. Le roi, en toutes saisons, voulait trouver en venant contempler son tapis, une sorte de printemps éternel, celui qu’il découvrirait à sa mort, au paradis des bienheureux. |
Le tapis disparu:
En 637, les premiers conquérants arabes investissent le palais. Fascinés par la magnificence et la richesse prodigieuse de ce tapis, ils décident de se le partager. A ce jour, aucun des précieux fragments n’a été retrouvé. On peut admirer un tapis de ce type, datant du 18è siècle à Paris, au musée des Arts décoratifs. |