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10) XIXe et XXe siècle: Eclipse et renouveau du tapis d'orient.

Pendant presque tout le XIXe siècle, la fabrication massive de tapis par les manufactures occidentales éclipse l'intérêt pour les tapis d'orient authentiques .

Début du renouveau des tapis d'orient.

Cependant, en 1851, l'Exposition Universelle de Londres accorde une place de choix aux tapis d'origine véritablement orientale.
Le phénomène contribue à éveiller une nouvelle fois l'intérêt d'un vaste public européen pour les pièces authentiques de cet artisanat exotique qui revient véritablement sur le devant de la scène dans les années 1860‑70.

A la fin du 19è et au début du 20è, des peintres ont été fortement influencés par les tapis d’orient, revenus à la mode:
Gauguin, attiré par la puissance expressive de la couleur s’adressait ainsi à ses confrères :
« Ô vous, peintres qui quémandez une technique pour la couleur, étudiez les tapis et vous y trouverez tout ce qui est connaissance ».
Parti à la fin de sa vie en Polynésie, il emporte dans ses maigres bagages, un tapis persan.

Aux Etats Unis, pendant près de 150 ans, de 1750 à 1900, les tapis fabriqués en Angleterre ont été très demandés. Mais en raison des droits de douanes élevés imposés par le gouvernement aux marchandises en provenance d’Angleterre, en 1890-1900, ce marché s’effondre. Les amateurs américains se tournent alors vers les tapis importés d’orient.
Début des grands collectionneurs aux USA.

Alors, la production de tapis se développe, à la fois pour faire face aux besoins des populations locales mais aussi pour répondre à la demande des acheteurs occidentaux.
Pour la première destination, les tapis conservent les motifs et les procédés de fabrication anciens, avec peu d’évolution, certaines contrées étant jusqu’en 1914 très isolées les unes des autres (Caucase). Par contre, l’accroissement de la demande, l’arrivée sur le marché des couleurs chimiques moins coûteuses que les couleurs à base végétales amènent progressivement une nette dégradation de la qualité des tapis d’orient, le meilleur côtoyant hélas le pire.

La création de tapis contemporains en occident:
Une autre voie s’ouvre au tapis après l’exposition des Arts décoratifs de Paris de 1925, qui présente la tradition d’un artisanat de luxe et de qualité. De nombreux cartons furent réalisés dans les ateliers d’Aubusson et de Cogolin sous l’appellation « art-déco ». Les tapis de décorateur sont considéré comme des œuvres d’art à par entière.

Au lendemain de la Deuxième Guerre mondiale, l’ère du tapis de décorateur semble révolue, On fait appel à de nouveaux créateurs, parfois des artistes peintres de grande renommée, qui travaillent en relation avec les tisseurs. Sonia Delaunay et d’autres artistes à partir de 1977 utilisent une nouvelle technique du tufté.

La découverte de l'art des kilims.

A chaque période de rejet du tapis d’Orient succède un moment de redécouverte de celui-ci.

En 1977, après l’exposition à la Whitechapel Gallery de Londres intitulée "The Undiscovered Kilim", on redécouvre la beauté des kilims, tapis turcs tenus jusque là en piètre estime et qui servaient entre autres, de toiles d’emballage pour les lots de tapis de haute laine expédiés d’orient vers l’Europe.

La création de luxe en Iran aujourd'hui.

Certains rêvent de retrouver aujourd’hui des tapis contemporains dont la qualité égaleraient celle des tapis du XIXè siècle. Ils ont monté une entreprise artisanale pour proposer à leurs clients des modèles uniques, à leurs dimensions, à leurs coloris, noués selon un savoir faire ancestral tout aussi unique.
Une sorte de haute couture du Tapis.

Enfin, quel hommage au tapis d'orient lors des obsèques du pape Jean-Paul II.