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LES SOUVERAINS SÉFÉVIDES (1449-1722)
La seconde moitié du XVe siècle vit les Mongols perdre progressivement le contrôle de la Perse.
La horde turque du Mouton blanc imposa alors sa domination dans les provinces occidentales et son chef, Uzun-Hasan, s'établit à Tabriz dans un palais au sol couvert de tapis. A la même époque, les derniers souverains mongols ornaient de la même façon leurs palais de Hérat.


Vint alors un moment capital dans l'histoire de la Perse, puisque, après sept siècles de domination étrangère, une dynastie nationale allait prendre le pouvoir.
En 1499 en effet, Chah Isma'Il chassa du pays la tribu du Mouton blanc et fonda la dynastie des Séfévides.

En quelques années, grâce aux expéditions menées à partir de Tabriz, sa capitale, Chah Isma'Il s'empara de presque toute la Perse qui fut désormais gouvernée à nouveau par une dynastie nationale. Cette libération 
du territoire de tout élément étranger suscita l'essor général du pays et les arts y refleurirent encore une fois.
Chah Isma'Il encouragea cette renaissance des arts à partir du développement du pays, et il s'attira ainsi les sympathies du peuple. Des miniaturistes fameux comme Behzad et les continuateurs de l'école séfévide, ou comme Sultan Mohammed el Mirek, vécurent à la cour, entourés de tous les honneurs réservés aux grands dignitaires.
Des centres d'artisanat du tapis furent créés dans la ville; les plus habiles artisans y affluaient, venus de tous les villages, et, sous la direction de maîtres miniatu­ristes, ils confectionnaient ces exemplaires qui ont fait la célébrité de l'artisanat persan.


L'arrivée au pouvoir des souverains séfévides revêt donc une grande importance dans l'histoire du tapis persan dont les premiers témoignages concrets remontent précisément à cette période. Il existe encore, en effet, près de 1 500 spécimens de cette époque, dispersés entre divers musées et des collections privées.

 En 1524, le fils de Chah Isma'Il, Chah Tahmasp, alors âgé d'une douzaine d'années, monta à son tour sur le trône. Tahmasp fut un amateur d'art convaincu. Dans son palais royal de Tabriz, et plus tard dans celui de Qazvîn, il recevait peintres et miniatu­ristes. Il ne semble pas, cependant, que Chah Tahmasp ait créé de manufacture de cour pour la confection des tapis, préférant laisser cet art se développer simul­tanément dans plusieurs centres, naturellement placés sous la direction d'artistes et d'artisans de sa cour. L'absence d'une manufacture royale n'eut pas de consé­quences fâcheuses et il semble, au contraire, que les plus belles pièces de la période séfévide aient été fabriquées durant son long règne.
Les plus beaux tapis de cette époque proviennent, les uns de Kachan, les autres d'Hamadan. Selon un ambassadeur hongrois à la cour de Tahmasp, c'est dans cette dernière ville que furent nouées certaines des splendides pièces que le Chah envoya en cadeau au sultan Soliman II le Magnifique.
Parmi les exemplaires fabriqués sous le règne de Chah Tahmasp, qui nous sont parvenus, citons le tapis retrouvé dans la mosquée d'Ardébil, ainsi que le tapis de chasse conservé au musée Poldi Pezzoli .
Chah Tahmasp régna jusqu'en 1576.

Après une période agitée qui se prolongea pendant une dizaine d'années, le Chah Abbas le Grand (1587-1629) s'empara du pouvoir. Sous son règne, la Perse traversa une période de paix et d'unité nationale qui favorisa la prospérité du commerce et de l'artisanat.
Abbas Ier noua des rapports avec les grands états européens, et ce fut grâce aux échanges commerciaux et aux cadeaux envoyés par le Chah aux souverains et aux ambassadeurs de ces pays que le tapis persan pénétra en Europe et y acquit en quelques années une grande notoriété.
En 1590, Chah Abbas transféra sa capitale à Ispahan; là, autour d'une immense place qui avait servi jusqu'alors de terrain de jeu de polo, il fit construire un palais magnifique et deux splendides mosquées. Chah Abbas créa en outre à Ispahan une manufacture royale où des dessinateurs et artisans d'une extraordinaire habileté confectionnèrent des pièces somptueuses, presque toujours nouées sur des fils de soie quand ils n'étaient pas d'or et d'argent.
Chah Abbas mourut en 1629.

Sous le règne de ses successeurs, Chah Safi (1629-1642), Chah Abbas II, Chah Suleiman et le sultan Hussein, la Perse s'épuisa en guerres successives contre les Turcs et l'art connut de ce fait un déclin progressif.

En 1722, les Afghans envahirent la Perse, occupant et détruisant Ispahan; ce fut la fin de la dynastie des Séfévides et de la période royale du tapis persan.